Si vous voulez mixer de manière parfaitement fluide, naturelle, et surtout créer des enchaînements dont les raccordements passent inaperçus pour votre public, vous devriez envisager de bannir certaines techniques de mix de votre arsenal…
Le but n’est pas de brider votre potentiel créatif en affirmant cela, mais juste de vous faire prendre conscience que certaines techniques vous mettent des « bâtons dans les roues » en quelque sorte.
Et notamment si elles sont utilisées plusieurs fois au cours du même set DJ, « erreur » produite le plus souvent par des débutants…
Explications :
Deux techniques DJ à éviter pour mixer de manière transparente
Les deux techniques dont je fais référence dans cet article sont :
– Le « wool-up » (aussi appelé « spin-back« ) : il s’agit de « rembobiner » très rapidement la lecture d’un titre en tournant le disque vinyle ou le jog-wheel en sens inverse.
Cette technique permet de sortir un morceau du mix rapidement, à moindre effort, et à n’importe quel moment.
Mais encore faut-il le faire avec un bon timing, en restant calé sur la boucle de 16 temps, pour que ça donne quelque chose !
– Le « motor off » : il s’agit d’éteindre le moteur de la platine vinyle pendant la lecture du titre à sortir du mix, alors que la cellule continue de capter la vibration émise par le sillon, et d’envoyer le signal audio vers la table de mix.
On obtient donc une vitesse décroissante de la lecture du titre, jusqu’à son arrêt total.
Là aussi, le timing est important à gérer, afin de faire durer l’effet sur 4, 8 ou 16 temps musicaux par exemples.
Cette technique fonctionne avec la plupart des platines vinyles, mais aussi avec certains modèles de platines CD (comme les Pioneer CDJ-2000 Nexus par exemple).
Suivant le modèle de platine, on peut ajuster – ou non – la vitesse d’arrêt du moteur.
Les logiciels DJ permettent cette fonctionnalité, et les contrôleurs USB dotés de jog-wheels rendent évidemment la tâche bien plus simple !
Check ça aussi, c’est du lourd : Ce moment de KIFF que seuls les DJ producteurs peuvent connaître
Pourquoi ces techniques compromettent la transparence de vos mixes :
Déjà, ces techniques ont été vues, revues et re-revues des milliers de fois depuis le début de l’histoire du DJing, à tel point que tout le monde les connaît.
C’est-à-dire que les gens de votre public les ont déjà entendu plusieurs fois eux aussi, même s’ils n’y connaissent rien en mix !
Ces techniques sont donc particulièrement (et facilement) identifiables par votre public, et très « audibles »… Donc, pour ce qui est de garder de la transparence dans vos mixes, vous oubliez !
L’autre point important concernant ces deux techniques, c’est qu’elles « cassent la musicalité ». Je m’explique :
Par définition, elles modifient complètement le tempo appliqué au titre concerné, à cause de l’effet d’accélération ou de décélération de sa lecture.
Du coup, ça créé un décalage, une différence totale, une sorte de « rupture » par rapport à la lecture de l’autre titre…
Même s’il n’est lu qu’après avoir terminé le wool-up ou le motor off, et même si vous restez synchronisé sur les 16 temps…
La structure du morceau 1 (qui sort du mix) qui subit l’une de ces techniques est donc dénaturée, éclatée. A contrario du titre 2 (qui entre dans le mix).
Dans le même ordre d’idée, la tonalité du titre qui se prend un spin-back ou un motor off change radicalement, à cause du changement de vitesse de lecture !
Bref, ces techniques sont tout sauf discrètes ! 😉
Dans quels cas lancer un wool-up ou un motor off :
Pour mixer en toute transparence, je vous recommande donc, par défaut, de ne pas utiliser ces techniques.
Mais il existe certains cas de figure qui peuvent faire exception :
– Vous vous en servez en dépannage (si vous ne pouvez pas faire autrement) pour éviter une « croûte ».
Par exemple, vous pouvez lancer un wool-up in-extremis pour sortir le titre 1 du mix juste avant que le titre 2 n’arrive sur un break.
Si votre titre 1 se serait mélangé au break du titre 2, le résultat aurait été lamentable (cacophonie, effet de surprise du break raté, mélange des deux structures rythmiques qui aurait pourri le rendu…).
– Vous utilisez l’une de ces techniques en connaissance de cause pour obtenir un résultat précis et désiré.
Par exemples, pour annoncer la fin d’un set et le passage de relai au DJ suivant du line-up, pour surprendre le public, pour créer du suspense avant une grosse « surprise »…
Voila, maintenant vous savez à quoi vous en tenir 😉