On a vu précédemment pourquoi ça peut être utile et confortable de créer des re-edits de vos morceaux sur le tempo de votre set DJ…
Pour rappel : ça vous permet de ne plus avoir à caler le tempo, ce qui vous fait gagner du temps et de la précision dans vos mixes.
Si vous créez un set à 130 BPM, vous pouvez prendre des morceaux à 128, 131, ou encore 130.5 BPM, et les ré-éditer à 130 BPM pour les mixer sans caler 🙂
L’autre avantage, c’est que cette approche fonctionne sur tous les supports : logiciel DJ, platines vinyle, platines CD, car vous créez des nouveaux fichiers audio.
On va voir maintenant comment créer ces fameux re-edits :
Quelques prérequis avant de mettre les mains dans le cambouis :
En premier lieu et comme d’habitude, je vous incite à ne travailler qu’avec de la bonne qualité audio, c’est-à-dire avec des formats de fichiers non compressés (comme le WAVE).
Fuyez les formats compressés (genre MP3…) afin de toujours chercher l’excellence dans le rendu de vos prestations ! 😉
Ensuite, pensez à faire régulièrement des sauvegardes de tous vos fichiers (originaux et re-edits) et classez-les soigneusement.
Pour ça, vous pouvez vous aider du « Tracks Manager » du Niveau 9 du Dojo, afin d’être carré, rigoureux et tranquille 😉
Concernant le changement de tempo que vous allez appliquer à vos morceaux : n’oubliez pas que ça impacte aussi la tonalité !
+ ou – 6% de changement de pitch par rapport au tempo d’origine fait passer la tonalité au demi-ton supérieur ou inférieur.
Donc quand votre re-edit est créé, analysez-le pour connaître sa nouvelle tonalité avec un logiciel comme Mixed In Key (qui est le meilleur dans sa catégorie) 😉
Ne dépassez pas les 6% de différence de tempo avec l’original, afin de ne pas trop dénaturer le son d’origine !
>>> Plus d’infos sur les tonalités, la théorie musicale appliquée au DJing et comment mixer harmoniquement dans le cours n°3 de la formation DJ Padawan.
Comment créer votre nouvelle version :
Pour créer votre re-edit au tempo différent, il va vous falloir un logiciel de studio virtuel (« DAW » en anglais pour Digital Audio Workstation).
Si vous êtes sur PC, je vous recommande FL Studio que j’utilise (amoureusement ! ^^) depuis de longues années 😀
Sinon, vous avez aussi Ableton Live (PC et MAC) qui est très bien, Cubase, Logic…
Suivez rigoureusement ces étapes :
1/ Retrouvez le tempo exact du morceau d’origine (exemple : 127 BPM).
2/ Ajustez le tempo du DAW pour qu’il corresponde exactement à celui du morceau d’origine (127 BPM).
3/ Importez votre morceau d’origine dans le DAW, et calez-le « tout à gauche » afin que son début corresponde exactement au début de la lecture dans le logiciel.
Attention : il peut y avoir un court silence au début de la forme d’onde, donc coupez-le pour que le son commence parfaitement au début de la lecture dans le DAW.
4/ Placez un marqueur, un repère dans le DAW pour savoir précisément à quel moment arrive un « événement » du morceau.
Cet événement doit être facile à trouver sur la forme d’onde, et doit être sur le premier temps d’une boucle.
Prenez-le le plus possible vers la fin du morceau : l’idéal ça peut être une cymbale crash jouée en début de boucle et qui marque le début de l’outro.
Placez donc votre marqueur précisément sur le pic de cette cymbale.
5/ Changez le tempo dans le DAW pour le mettre à celui que vous voulez obtenir, par exemple 130 BPM.
Vous voyez alors que votre forme d’onde n’a pas changé, mais que, par contre, le repère que vous venez juste de placer s’est décalé vers la droite ou vers la gauche suivant que vous avez monté ou baissé le tempo du DAW.
6/ Vous allez maintenant « étirer » ou « comprimer » la forme d’onde comme si c’était un élastique, afin de recaler l’événement (la cymbale du début de l’outro) sur le repère précédemment décalé.
En étirant ou en comprimant le morceau, son tempo (et sa tonalité) change pour devenir celui que vous vouliez 🙂
Pour obtenir un bon résultat, soyez extrêmement précis dans toute la manœuvre : zoomez à fond dans le DAW pour agir au millimètre près !
7/ Exportez votre re-edit (en format non compressé !) et vérifiez l’export avec une écoute attentive (pas de bug / défaut / problème ?).
8/ Retrouvez la tonalité de votre nouveau morceau pour pouvoir le mixer harmoniquement.
9/ Testez de le mixer sans caler le tempo : ahhhhhhhhh que c’est facile et confortable tout d’un coup ! 😀
>>> En guise d’exemple, vous pouvez tendre une oreille à ce set joué intégralement sans calage tempo, malgré qu’il commence à 185 BPM et qu’il se termine à 200… 😀
Tout ce tutoriel de mix n’est pas évident à expliquer par écrit…
Je ferais probablement un cours de mix dédié à ce sujet pour vous montrer concrètement comment faire… 😉