Si vous débutez en DJing et que vous ne maîtrisez pas encore totalement le calage tempo, vos enchaînements pour passer d’un titre à l’autre ont de grandes chances d’être approximatifs et mal gérés…
Voici des idées de techniques de transitions qui ne nécessitent pas d’avoir les tempos parfaitement synchronisés.
Ces techniques peuvent vous être utiles aussi pour passer d’un style musical à l’autre s’ils ont des tempos trop différents pour être calés…
Ou encore pour faire des « bonds » de tempo (par exemple pour passer d’un coup de 150 à 160 BPM)…
Les voici en détails :
Le « Wool-up » (aussi appelé « Spin-back ») :
Il s’agit de « rembobiner » très rapidement le morceau (via le vinyle, la platine CD ou le contrôleur USB s’ils sont munis de jog wheels), et d’obtenir un effet de forte accélération de la lecture du titre mais en sens inverse.
Niveau timing, le top c’est de lancer votre « Wool-up » juste avant que le titre n’arrive sur un break ou sur son outro.
Vous pouvez alors lancer votre titre 2 sur le début d’une boucle rythmique, sur le début d’un break, ou encore sur le début de son intro…
L’idée c’est d’arriver au mieux à « simuler une continuité » dans l’enchaînement du titre 1 avec le titre 2.
Pensez à baisser le volume des basses juste avant de lancer votre manœuvre, pour éviter que ça ne « monte dans le rouge » 😉
Le « Motor off » (ou extinction du plateau d’une platine vinyle) :
À l’origine, il s’agit d’une technique qu’on peut appliquer sur certaines platines vinyles (les fameuses Technics SL 1200 mk2 par exemple)…
En coupant l’alimentation de la platine, le signal audio continue d’être transmis vers la table de mixage alors que le moteur est éteint.
On a alors cet effet de ralentissement progressif de la vitesse de lecture du titre, jusqu’à son arrêt total.
Bien placée, cette technique de mix peut attirer l’attention du public, et peut permettre d’introduire l’intro ou un break du titre suivant facilement 😉
Comme pour le wool-up, la gestion du timing est importante pour obtenir une transition la plus fluide possible !
Certaines platines CD (comme la Pioneer CDJ-2000 Nexus) et certains logiciels DJ sont équipés de cette fonctionnalité qui peut – ou non – être paramétrable (pour allonger ou raccourcir la décélération).
Appliquer un « filtre VCF » sur un ou deux titres :
Cet effet de filtre est présent sur certaines tables de Mixage, et sur plusieurs logiciels de Mix.
Si vous ne voyez pas trop ce que c’est, regardez les tables de mixage de chez Allen & Heath (par exemple la Xone 42), c’est leur spécialité ^^
Vous avez généralement deux choix :
– Soit « LPF » : Low Pass Filter, qui permet de ne faire passer que les fréquences en dessous d’un certain seuil.
– Soit « HPF » : High Pass Filter, qui permet de ne faire passer que les fréquences au dessus d’un certain seuil.
Ce seuil, vous pouvez le faire varier à l’aide d’un potard pour vous amuser avec… ^^
Vous pouvez appliquer progressivement un effet de filtre sur le titre sortant et / ou sur le titre entrant dans le Mix en parallèle, pendant au moins une boucle de 16 temps.
Cela crée une sorte de « fondu » d’un titre à l’autre, mais en jouant sur les fréquences et non pas sur les volumes.
Pour que ça donne quelque chose de potable, entraînez-vous en évitant d’appliquer cette technique sur des passages rythmiques, car le décalage tempo resterait trop audible, même en filtrant sévèrement :-/
Le « Cut sec » :
Il s’agit de couper de façon sèche le volume du titre 1 (avec le fader de voie, ou le cross-fader) pour le sortir définitivement du mix.
Vous lancez alors de suite la lecture du titre 2 à l’endroit voulu (par exemple au début d’un break).
Cette technique fonctionne bien sur certains styles de musiques « breakés« , en Hip-Hop par exemple, mais pas sur des styles plus « progressifs » comme de la Trance.
Le timing est, là aussi, important, mais vous devez en plus avoir bien réglé le volume du titre entrant afin qu’il soit le même que celui du titre sortant.
Et cela en ayant ses fréquences équilibrées, avec par exemple les EQ de basses / médiums / aigus à « midi ».
Le but étant de passer d’un morceau à l’autre avec une constance dans le volume global.
Fondu progressif + lancement d’une voix :
L’idée c’est de sortir le titre 1 du mix en fondu progressif sur par exemple 16 temps.
Et en parallèle, vous rentrez le titre 2 sur un passage composé uniquement d’une voix jouée en solo.
Vous pouvez jouer avec les faders des voies, ou avec le cross-fader en mode progressif, pour passer d’un titre à l’autre.
L’idée c’est d’appliquer cette technique lorsqu’une voix est jouée / chantée en solo sur l’un des titres (mais PAS sur les deux !), de manière à ce que l’absence d’instruments rende le décalage tempo éventuel peu audible 😉
Une dernière chose sur l’utilisation de ces techniques de mix :
N’abusez pas des techniques d’enchaînements présentées dans cet article !
Servez-vous en si vraiment vous ne vous en sortez pas avec le calage tempo, ou en cas de galère, mais ne les appliquez pas systématiquement à chaque transition !
Voyez-les comme des sortes de « béquilles » à utiliser si vous débutez 😉
Beaucoup de DJs débutants font l’erreur de ne pas travailler leur calage tempo manuel « à l’oreille », et préfèrent utiliser la touche SYNC présente sur les logiciels de Mix…
Mais cette fonctionnalité n’est pas fiable à 100%, et surtout elle vous fait passer à côté d’un élément essentiel en DJing à maîtriser quelque soit votre style musical : la gestion du tempo !
C’est pourquoi je recommande à tous mes élèves débutants de passer par l’apprentissage du calage tempo (même si c’est chiant, il faut l’avouer) avant de s’attaquer à d’autres aspects du DJing…
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