Quand vous composez un morceau de musique complet, une instru Hip Hop, ou encore un live, la qualité des instruments dont vous vous servez est déterminante.
C’est-à-dire que même si tout le reste est bien (arrangement, gestion de l’évolution de l’énergie, mixage & mastering…), votre son final sera de qualité « moyenne » si vos instrus ne sont pas à la hauteur !
C’est comme cuisiner un repas en suivant une excellente recette qui marche, mais en utilisant des ingrédients de mauvaise qualité…
Voici donc une technique utilisée en « sound design » pour littéralement « sculpter » vos sons lors de la création de vos instruments, au millimètre près…
Elle va vous permettre de gagner en qualité, en originalité, en précision.
Ça s’appelle le « layering », explications :
Le « layering », c’est quoi ?
Au lieu de n’utiliser qu’un seul sample ou qu’un seul générateur (synthé, boîte à rythmes…) pour obtenir un instrument, on va en utiliser plusieurs en même temps.
C’est-à-dire que les sonorités vont être lues en même temps, de manière synchronisée, en étant « superposées ».
Chacun de ces sons est appelé « couche » (« layer » en anglais), on va donc utiliser plusieurs couches qui vont se mélanger entre elles pour créer notre instrument.
Chaque couche est frappée / jouée au même moment en terme de timing.
Vous pouvez appliquer cette technique sur la plupart des types d’instruments, en particulier pour des kicks, des basses et des mélodies.
Attention au rendu si vous la tentez sur des voix !
Check ça aussi, c’est du lourd : Sound Design – Introduction aux Synthétiseurs Modulaires
Pourquoi utiliser plusieurs « couches » ?
L’avantage de travailler en couches séparées c’est que vous pouvez traiter chacune d’entre elles séparément, de manière très précise, en mode « chirurgical » 😀
> Vous pouvez les régler à votre convenance (temps d’attack, de release…), indépendamment, afin d’obtenir le rendu global que vous cherchez…
> Vous pouvez filtrer chaque couche pour ne garder que les fréquences intéressantes, histoire de nettoyer et de clarifier le mélange de l’ensemble…
> Vous pouvez n’appliquer certains effets que sur telle ou telle couche, sans qu’il n’affecte les autres…
> Vous pouvez ajuster le volume de chaque couche séparément…
… et combiner tout ça pour multiplier les possibilités !
Vous voyez la puissance du truc ? 🙂
Le potentiel est gigantesque : vous pouvez gagner énormément en subtilité, en créativité (vos instrus vont se différencier de ce que font les autres producteurs !), en qualité par rapport à ce que vous obtenez habituellement avec un simple générateur 😉
Check ça aussi, c’est du lourd : 3 étapes d’apprentissage du sound design
Exemple de layering en sound design :
Prenons comme exemple la création d’un kick.
Vous pouvez utiliser un VST (une boîte à rythme) pour générer un kick basique mais correct : il va vous servir de « socle » de base.
Créez un deuxième kick qui a une plus grosse présence dans les basses (les sub-bass en particulier), et filtrez-le pour ne garder que les fréquences en dessous de 200 Hz.
Cela va vous permettre de gonfler les basses du kick d’origine 🙂
Créez un troisième kick qui « frappe sec » dans les bas-médiums / médiums.
Filtrez-le pour virer les fréquences trop hautes et trop basses, rajoutez-lui un zeste de distorsion et / ou de compression…
Gérez le volume de chaque couche et vous obtenez déjà un kick final qui n’a plus rien à voir avec celui d’origine…
Amusez-vous bien 🙂