Quand vous créez des morceaux de musique, vous êtes forcément amené à exporter votre fichier source (celui avec lequel vous travaillez pour composer) dans un format « universel », lisible par la plupart des lecteurs audio…
L’erreur que j’ai faite pendant longtemps a été de n’utiliser qu’un seul fichier source dans mon logiciel de studio virtuel (comme FL Studio, Ableton Live, Cubase…) pour créer tout le morceau.
C’est-à-dire que je créais les instruments dans ce fichier, je les séquençais (ce qu’on appelle « l’arrangement »), j’appliquais des traitements de mixage et de mastering.
C’était du tout-en-un, et du coup mon PC ramait à fond, car travailler de cette manière ça bouffe énormément de CPU (les ressources du processeur) !
Bref, ma vie a changé quand j’ai fractionné mon « workflow » (mon process de travail qui englobe toute la création d’un morceau de A à Z) en 4 phases distinctes, avec 1 fichier source par phase.
Et pour chacune de ces 4 phases, je fais un export du rendu (en WAVE 32 bit pour garder la meilleure qualité possible !), export que je vais importer lors de la phase suivante.
Il faut garder en tête que votre ordinateur a besoin de beaucoup moins de ressources processeur pour lire un fichier audio exporté (un sample, une piste « bouncée », un « pré-master »…) que de générer ou de traiter du son via des VST (comme des synthés, des boîtes à rythmes, des effets tels que de la distorsion, de l’écho ou autres…) !
Voici comment exporter vos fichiers pour ces 4 phases :
Phase de sound design :
Pendant cette étape, vous fabriquez vos instruments à partir de samples, de générateurs, et / ou de traitements divers et variés (disto, compresseurs, EQ…).
Vous pouvez exporter vos instrus de batterie, vos FX et vos voix joués sur une seule note.
Pour ce qui est de vos lignes de basse et de vos mélodies : je vous conseille de les créer dans votre fichier dédié à l’arrangement (l’étape qui vient juste après).
=> Vous pouvez exporter vos instrus à un volume qui monte à maximum -3 dB, en WAVE 32 bit pour une qualité optimale, sans « dithering ».
Phase d’arrangement :
Lors de cette étape, vous séquencez vos instrus tout au long de votre morceau pour faire évoluer son énergie.
Je vous recommande de « router » (c’est-à-dire d’envoyer) vos différents instruments vers des pistes groupées dans le mixer.
Cela va largement vous simplifier la tâche pour exporter indépendamment vos pistes groupées pour ensuite les traiter lors de la phase de mixage !
Voici comment je procède :
– Piste groupée 1 = kick uniquement (il devra être traité indépendamment en mixage)
– Piste groupée 2 = basses uniquement (elles devront être traitées indépendamment en mixage)
– Piste groupée 3 = drums uniquement (toutes les rythmiques sauf le kick : snares, cymbales, clap…)
– Piste groupée 4 = mélodies uniquement (l’ensemble des instrus mélodiques : cordes, synthés, piano…)
– Piste groupée 5 = FX uniquement (tous les bruitages)
– Piste groupée 6 = voix uniquement (tous les vocals : ils devront être traités indépendamment en mixage)
=> Vous pouvez exporter indépendamment les unes des autres vos pistes d’instrus groupés à un volume qui monte à maximum -12 dB, en WAVE 32 bit pour une qualité optimale, sans « dithering », et sans aucun traitement sur la piste master.
Phase de mixage :
Dans cette étape, vous importez vos pistes d’instrus groupés (6 dans mon exemple) pour les traiter indépendamment les unes des autres.
Vous effectuez votre mixage : balance des volumes, EQ, compression, spatialisation et tout le tsoin-tsoin 🙂
=> Lorsque votre mixage est terminé, vous pouvez l’exporter en une piste unique à un volume qui monte à maximum -8 dB, en WAVE 32 bit pour une qualité optimale, sans « dithering », et sans aucun traitement sur la piste master.
Phase de mastering :
Vous importez votre mixage pour le masteriser, c’est-à-dire pour ajuster les derniers peaufinages sur l’ensemble de votre morceau, tous les instrus confondus.
Généralement : EQ, compression, ampleur stéréo, reverb éventuellement…
Tant que c’est très subtil et utile !
=> Lorsque votre mastering est terminé, vous pouvez l’exporter en une piste unique : le « master ».
Son volume est logiquement proche du 0 dB le plus souvent possible.
Exportez en plusieurs versions :
– en WAVE 32 bit pour une qualité optimale, sans « dithering » (votre « vrai » master).
– En WAVE 16 bit 44100 Hz AVEC « dithering » pour une compatibilité maximale (sur les platines CD et autres lecteurs).
– En MP3 320 Kbits/s pour une diffusion sur internet.
Voila, vous savez tout 😉