Il est possible de faire de nombreuses erreurs différentes ou des choses maladroites en production musicale, qui rendent vos morceaux moins harmonieux, moins « propres », ou encore moins professionnels…
Mais une erreur qu’on voit souvent chez des « non professionnels » que j’ai faite pendant très longtemps c’est de « vouloir en faire trop » en surchargeant plus que nécessaire…
C’est-à-dire que, des fois, quand on veut faire trop bien, hé bien on se plante.
Alors qu’au contraire, en cherchant à faire moins, à être plus « minimaliste », à faire plus simple, on peut davantage se concentrer sur ce qui est VRAIMENT important, et donc le faire mieux.
Voici comment cette approche du « moins mais mieux » concerne les phases de compo, de mixage et de mastering :
Faire moins mais mieux en compo :
Quand vous composez un morceau ou un live, vous devriez focaliser vos efforts sur la création et l’arrangement (le séquençage) des instruments principaux.
C’est-à-dire qu’au lieu de vouloir créer 3 kicks sympas, créez-en qu’un seul mais qui déchire vraiment, et utilisez-le sur l’ensemble de votre morceau.
Pour vos drums (vos percussions), idem : inutile de créer 3 hit hats, 2 claps, 2 toms, 2 cymbales crash…
Créez et séquencez moins d’instrus, mais les BONS.
Ca sonnera mieux, votre rythmique sera plus facile à créer, à décliner et à gérer tout au long du morceau !
Ca sera plus facile et plus naturel pour que tous ces instrus soient joués de façon hamonieuse entre eux.
Fuyez donc les combinaisons d’instruments, ou les structures musicales trop sophistiquées, et privilégiez la simplicité 😉
Ne surchargez pas vos passages en jouant trop d’instrus en même temps pour essayer de booster l’énergie, car souvent c’est le contraire qui se passe…
Si vos instrus sont trop nombreux à un moment donné, votre arrangement ne « respire » pas, et chaque élément perd de son intensité et / ou de son intérêt.
Pour alléger et faire « respirer » davantage certains instrus, vous pouvez utiliser la technique du « ducking » qui consiste à baisser automatiquement le volume d’un instru quand un autre est joué, afin de limiter les conflits.
C’est particulièrement intéressant pour des instrus qui tapent dans les mêmes plages de fréquences, comme les basses…
L’exemple typique c’est de mettre le volume de la ligne de basse en « sidechain » sur le volume du kick : quand il est frappé, le volume de la basse baisse subitement, puis remonte lorsque le kick disparait…
Je vous détaillerais ça dans des prochaines formations M.A.O. 😉
Check ça aussi, c’est du lourd : M.A.O. – 4 Principes Communs à Tous les Styles Musicaux
Faire moins mais mieux en mixage et en mastering :
Le principe de faire « moins mais mieux » est clairement valable pendant les phases de mixage et de mastering !
Pendant des années je me suis formé à ces disciplines et j’ai testé de nombreuses choses, traitements, combinaisons et astuces pour au final me rendre compte de la pertinence de la SIMPLICITE !
C’est-à-dire que mon erreur a été de vouloir faire « trop bien » en m’inspirant des conseils d’ingénieurs du son professionnels, sauf que je n’avais pas la même expérience, ni le même matériel qu’eux…
Donc forcément le résultat final n’était pas à la hauteur !
Puis, après avoir remis en question l’ensemble de ma méthode de travail, j’ai simplifié énormément ma façon de procéder, et le résultat s’est amélioré.
L’idée c’est de vous focaliser sur les traitements PRIMORDIAUX, de bien les maîtriser, et d’oublier le reste, les choses accessoires ou facultatives.
L’erreur courante c’est de trop traiter des pistes, alors que ça sonnerait mieux si on y allait plus molo, et si on ne faisait que l’essentiel…
Trop d’égalisation et votre piste perd du « corps »…
Trop de compression et votre piste perd toute sa dynamique…
Trop de réverb et vos instrus se retrouvent « noyés »…
Check ça aussi, c’est du lourd : Le Problème des Tutoriels M.A.O. de Pros (Sound Design – Mixage – Mastering)
Le problème du perfectionnisme en M.A.O. :
Je suis perfectionniste, et c’est un désavantage pour progresser dans n’importe quel domaine…
Car à force de chercher à faire trop bien, « parfait » (ce qui est impossible !), on ne prend plus de recul par rapport à ce qu’on fait, et on perd énormément de temps !
Si vous aussi vous êtes perfectionniste : oubliez cette utopie, focalisez-vous sur l’excellence mais pas plus.
Vous allez progresser en créant de nombreux morceaux, même s’ils ne sont PAS parfaits.
Alors que si vous cherchez à créer le morceau parfait, vous y passez énormément de temps, et vous progressez clairement moins vite (je le sais malheureusement par ma propre expérience! :-/ )
Votre expérience se renforce à chaque nouveau morceau (ou live) que vous créez, et obtenir un rendu convaincant devient de plus en plus facile et naturel.
… Alors au boulot ! :p