Technics ayant arrêté la production de ses légendaires platines vinyles SL-1200 mk2 (ainsi que ses modèles plus évolués comme les mk5 ou les M5G), un autre gros acteur du marché, Pioneer DJ, en a profité pour tenter de prendre le relais.
Ce constructeur n’avait encore jamais sorti de platine vinyle pour DJ auparavant, son expertise dans ce domaine étant plus orientée vers des platines CD (comme les fameuses CDJ-2000 Nexus), des tables de mixage professionnelles (comme les DJM-900 Nexus), ou encore des casques (comme le HDJ-2000)…
Pioneer a donc fait son entrée avec un modèle haut de gamme, la PLX-1000, qui a toutes ses chances pour séduire de nombreux adeptes du disque noir ^^
Voici sa présentation :
Première impression de la PLX-1000 :
Une belle platine toute noire, sobre, simple, classe.
Clairement, on sent l’influence des Technics SL-1210 M5G dans la conception des PLX-1000 en terme d’ergonomie…
A part le bouton Start / Stop qui est rond, comme sur les platines CD de Pioneer !
Le châssis semble être le même que celui des Technics, et pour l’agencement des différents éléments : rien de particulier, c’est du classique et efficace.
Donc pas de difficulté pour s’y adapter.
Performances et détails techniques de la PLX-1000 :
– Moteur puissant : couple de 4,5 kg/cm (démarrage en 33t en 0,3 secondes). En comparaison, les Technics SL1200 mk2 ont un couple moteur de 1,5 kg/cm (démarrage en 33t en 0,7 secondes).
On a donc un moteur de compétition, idéal pour être très réactif en calage tempo, et surtout pour scratcher violemment !
Malheureusement, pas de fonction Reverse pour faire tourner le plateau à l’envers.
– Le pitch : vous avez le choix entre +/- 8% (classique), +/- 16% (comme sur les Technics 1200 M5G) et +/- 50% (c’est rare sur des platines vinyles, dans la pratique c’est inutile sauf dans certains cas particuliers).
Pas de cran inutile (qui fait « clic ») à 0% comme sur les mk2, donc moins d’usure potentielle à ce niveau là.
– Bouton de Reset pour le pitch : il vous permet de revenir au tempo d’origine du morceau en un clin d’œil, ce qui peut vous permettre de faire des « bonds » de tempo facilement.
Par exemple, votre titre en cours de lecture tourne avec le pitch à -1%, et, juste avant un drop, vous appuyez sur ce bouton Reset pour faire monter le tempo instantanément à 0% 😉
Cette fonctionnalité est loin d’être indispensable, et elle peut même être gênante si vous posez la tranche de votre main sur la platine pendant que vous levez son bras… :-/
– Pas de Master Tempo (aussi appelé « Key Lock »). Dommage, ça aurait permis de multiplier les possibilités en mix harmonique…
– Le bras : en « S« , avec réglage de l’anti-skating, hauteur ajustable sur 6 mm. Son isolation est particulièrement bien travaillée pour atténuer les vibrations nuisibles potentielles.
– Platine livrée sans cellule.
– Lecture en 33t et 45t, pas de 78t.
– Qu’un seul bouton Start / Stop : un deuxième à l’emplacement du centreur 45t (comme sur les Stanton STR8-150) aurait été apprécié par certains adeptes du scratch, lorsque la platine est positionnée en mode « battle« .
Mais si vous mixez en DVS sur Traktor, Serato DJ ou autre avec des vinyles « Time-codés », vous pouvez placer un contrôleur MIDI Dicer de chez Novation à cet emplacement, afin de pouvoir gérer vos points CUE et vos loops.
– Pas de réglage de la vitesse de démarrage ni de freinage du plateau (« Start / Brake ») comme sur les Reloop RP-8000 par exemple 🙁
– Câbles audio (plaqués or), de masse et d’alimentation détachables : pratique pour transporter les platines sans avoir à caler ces câbles à l’arrache dans le flight-case, ou encore pour pouvoir les changer facilement en cas de dysfonctionnement !
– Bouton d’arrêt de la platine : protégé par une bague pour éviter un motor-off non voulu en plein mix en public (histoire vécue avec des Technics SL-1200 mk2 qui n’avaient pas cette protection ! 🙁 ).
– Structure lourde (plus de 13 kg) : bien car permet d’amortir les vibrations.
Conclusion sur la PLX-1000 :
Pioneer propose donc une platine vinyle professionnelle très proche des Technics 1210 M5G, avec le tarif qui va avec (aux alentours de 650€ !)…
En termes de fonctionnalités et d’innovation, ils ne se sont pas trop foulé chez Pioneer DJ avec ce premier modèle, vu son prix de vente élevé par rapport à ce que propose la concurrence en platines vinyles haut de gamme !
Pour un budget légèrement inférieur (600€), vous pouvez vous offrir une Reloop RP-8000 avec ses contrôles MIDI intégrés, sympa si vous voulez mixer avec un logiciel DJ !
Et pour moins cher (450€ avec cellule) mais avec un moteur tout aussi puissant, vous avez la Stanton STR8-150…
Niveau solidité sur le long terme, il va falloir attendre plusieurs décennies d’utilisation pour savoir si ça vaut du Technics…
On peut s’attendre à voir des PLX-1000 remplacer petit à petit les Technics dans les futures régies en clubs, étant donné la présence déjà bien établie du constructeur.
En effet, pour un responsable d’établissement, c’est plus simple de commander tout son matériel DJ (platines vinyles + platines CD + table de mix…) chez le même fournisseur…
Pas cons les mecs de chez Pioneer 🙂