L’art du DJing nécessite de maîtriser parfaitement les différents aspects sonores, aussi bien en termes de gestion des volumes, de répartition des fréquences, ou encore de structures musicales…
Et pour y arriver correctement, l’ouïe n’est pas le seul sens à entrer en jeu : la vue est aussi très importante !
Certaines situations impliquent de ne PAS devoir faire confiance à ce que vous ENTENDEZ, mais plutôt à ce que vous VOYEZ…
(Même si cela peut paraître un peu « bizarre » ou contre intuitif de prime abord !).
Voici 3 de ces situations :
Vous voulez vous assurer du bon équilibre des fréquences
La position des potards d’EQ (basses / médiums / aigus) est importante à régler après chacun de vos mixes, car elle va impacter directement sur l’équilibre des fréquences émises.
Dès que votre titre 1 est sorti du mix, je vous recommande de réajuster, le plus vite possible, les EQ de la voie du titre 2 en cours de lecture, afin d’avoir les trois bandes de fréquences à la même valeur.
Cette valeur peut être de 0 dB si c’est indiqué sur la table de mix, ou en milieu de course du potard (donc à « midi » ce qui est impeccable).
Cette manipulation se fait donc « visuellement« , en regardant vos potards, et non pas de manière « auditive », c’est-à-dire en essayant de deviner si le rendu sonore est globalement équilibré juste en l’écoutant sur les enceintes de retour.
Pourquoi cela ?
D’abord parce que le réajustement en « visuel » se fait en une fraction de seconde : en jetant un coup d’œil à votre table de mixage, vous voyez immédiatement si les 3 potards d’EQ sont alignés ou non. Donc vous gagnez du temps.
Ensuite parce que le rendu sonore sur lequel vous vous baseriez pour juger du bon équilibre des fréquences en fonctionnant de manière « auditive » est erroné.
Ce rendu tel que vous l’entendez quand vous mixez est différent – voire très différent – du rendu précis qui a été travaillé à l’origine, lors du mastering du morceau.
Quand vous entendez votre titre (notamment quand vous mixez en public), son rendu est potentiellement altéré par :
– La qualité du système de sonorisation : marque des enceintes et des amplis, positionnement des enceintes…
– Les réglages de la sono : EQ multibandes, delay, compression…
– L’acoustique de l’environnement : réverbération des objets, absorption du son par le corps des humains présents sur le dancefloor, son de la façade mélangé au son des enceintes de retour…
Donc pour faire abstraction de ces aléas et pour rester fidèle au rendu prévu à l’origine, basez-vous toujours sur des EQ bien équilibrés 😉
L’importance des VU-mètres quand vous mixez à la maison
Vous pouvez être amené à mixer chez vous à faible volume pour différentes raisons :
– A cause de voisins pas spécialement fêtards 😛
– Pour ne pas déranger les membres de votre famille avec qui vous vivez, ou encore vos colocataires.
– Pour éviter de dégrader votre audition, ou parce que vous avez déjà des acouphènes…
Mixer à faible volume peut rendre la gestion des volumes « à l’oreille » difficile et contraignante, surtout si votre écoute est parasitée par des bruits environnants…
Dans ces cas-là, si vous voulez mixer en gardant de bonnes habitudes en terme de gestion des volumes, utiliser les VU-mètres devient essentiel.
Ils vous aident à garder le cap pour rester à 0 dB au niveau du gain de vos voies, et cela est particulièrement important si vous vous enregistrez.
Vous pouvez alors obtenir un signal propre sans saturation ni « carence » en volume, et qui reste relativement « stable », constant tout au long de votre session.
Cette démarche vous permet d’éviter tout pic de volume dans votre enregistrement, et vous n’avez pas besoin d’effectuer des manipulations douteuses (genre compression, normalisation…) pour « rattraper » vos erreurs, par la suite, via un logiciel d’édition audio 😉
L’importance des VU-mètres quand vous mixez en public
Le top est de vous fixer un seuil à ne pas dépasser sur le VU-mètre (0 dB étant, une fois de plus, l’idéal ^^) avant que la soirée ne commence, et en étant en accord avec le responsable de la sono.
Après une écoute de plus de 30 à 60 minutes, on s’habitue au volume et on a tendance à vouloir l’augmenter pour que « ça pète plus »… Erreur !
Restez fidèle aux réglages de la sono tels qu’ils ont été prévus avant le début de la soirée en vous fiant aux VU-mètres.
C’est d’autant plus important si un limiteur est présent dans le système de sonorisation, car si vous dépassez un certain seuil, le son se coupe (!) le temps que le pic de volume redescendre !
Cela nous est arrivé (avec l’association Les Durs d’Oreille) quand nous avions organisé une soirée sur une péniche à Paris…
Suite à des plaintes pour des nuisances sonores, un sonomètre avait été placé au niveau du dancefloor pour capter le niveau de pression acoustique émis.
S’il dépassait un certain seuil réglementé (environ 97 dB), il activait le limiteur qui coupait alors le son instantanément !
Les DJs et « livers » étaient prévenus qu’il ne fallait pas trop pousser le son, mais des courtes coupures ont quand même eu lieu : la loose si ça vous arrive pendant votre set DJ ! 🙁
Donc pour éviter ce genre de galère : les VU-mètres sont vos amis ! 😉