Voici une approche du mix avancée, qui s’adresse à vous si vous maîtrisez totalement les bases du DJing, et que vous souhaitez aller bien plus loin…
Il s’agit de mixer avec une grande précision en terme de timing, en choisissant de manière pertinente (et « musicale » !) sur quels passages de vos titres vous allez faire vos transitions, et pendant combien de temps.
L’idée c’est d’évaluer ces timings en terme de mesures (de 4 temps musicaux chacune), afin de pouvoir vous y retrouver en restant cohérent…
C’est pourquoi j’appelle cette approche « mixer à la mesure près » 🙂
Vous allez ainsi pouvoir faire EXACTEMENT ce que vous voulez, comme :
– mixer deux breaks ensemble,
– effectuer des « double drops »,
– amener la voix (ou un instru joué en solo) du titre 2 sur le passage du titre 1 de votre choix,
– faire démarrer l’intro du titre 2 précisément sur le début de l’outro du titre 1,
– …
Quand vous mixez de cette façon, le résultat est PROPRE, c’est de la haute couture ! 😉
Explications pour y parvenir :
Trouvez des repères dans vos morceaux :
Vous devez pouvoir vous y retrouver clairement, facilement, rapidement dans la structure musicale de vos morceaux .
Recherchez donc les éléments qui vous y aident, comme :
– une cymbale crash sur le premier temps d’une boucle,
– une particularité / variation sur la fin d’une boucle (roulement de kick, de snare, FX uplifter…),
– l’entrée ou la sortie d’un instru (ou d’un groupe d’instrus) particulier et / ou important (mélodie, lead…),
– un effet particulier bien marqué (cut off progressif, coupures des basses sur plusieurs temps…),
– un changement rythmique majeur.
Calculez le nombre de mesures pour les deux morceaux :
Pour le titre 1, comptez combien de mesures vous devez attendre à partir d’un repère avant que tel évènement se produise (l’arrivée d’un break, du drop, de l’outro, de la mélodie…).
Vous allez ainsi pouvoir ANTICIPER le nombre de mesures à caler sur le titre 2 pour obtenir votre synchronisation « à la mesure près » entre les deux morceaux.
Exemple pour mixer deux breaks ensemble :
– Sur le titre 1, lorsque la mélodie démarre, vous savez que le break arrive dans 16 mesures (c’est-à-dire 64 temps).
– Vous avez déjà calé le tempo du titre 2 sur le titre 1, et vous avez calé son point CUE sur le premier temps de son break.
– Vous lancez alors le titre 2 (sur son break) après les 16 mesures du titre 1 (contenant la mélodie).
– Et hop ! Vos deux breaks sont joués (démarrés) simultanément, avec les mesures et les temps calés.
Cet exemple est basique, mais vous voyez l’idée.
En connaissant le nombre de mesures et les évènements pour vos deux morceaux, vous pouvez TOUT ANTICIPER !
Et c’est ça la clé 😉
Notez vos infos sur papier :
Faites-vous des schémas, des dessins qui représentent les différentes mesures des passages que vous voulez mixer pour chacun de vos morceaux.
Vous pouvez par exemple faire une ligne temporelle qui va de gauche vers la droite, avec les mesures des titres à mixer qui sont superposées les unes par rapport aux autres…
Vous pouvez aussi préciser :
– Quand commencer à mixer les deux tracks.
– Quand sortir le titre 1 du mix.
– Sur quel passage du titre 2 mixer en alternative si vous avez raté le premier passage prévu initialement.
– …
Connaissez vos morceaux par coeur :
Je ne le répèterais jamais assez, mais vraiment ça fait toute la différence !
Choisissez les BONS morceaux à mixer dans le bon ordre, et connaissez-les PAR COEUR !
Ecoutez les tracks de votre set une par une, tous les jours, à tout moment de la journée 😉
Décortiquez-les, analysez-les, retournez-les dans tous les sens pour bien les mémoriser !
Exploitez le potentiel de votre matériel de mix :
Si vous mixez sur platines CD ou sur logiciel DJ (comme Traktor, Serato DJ, Virtual DJ…), vous pouvez profiter des différentes fonctionnalités qui vous aident comme :
– les points CUE,
– les loops pré enregistrées,
– la SYNC (tant que vos beatgrids sont précis !),
– l’affichage des wave forms sur l’écran avec des repères visuels,
– …
Si vous mixez sur vinyles, c’est le plus compliqué car vous n’avez aucun repère concret de visible.
Vous ne pouvez pas vous fier à l’apparence (la taille ou la forme) des sillons, donc vous êtes obligé de travailler 100% à l’oreille.
Autant dire que vous avez intérêt à rester ultra concentré pour ne pas perdre le fil, et ne pas manquer votre transition idéale !
Entraînez-vous sans relâche :
Comme d’habitude, je vous conseille de pratiquer, pratiquer, pratiquer de manière à connaître vos transitions par coeur, et de les maîtriser les yeux fermés.
Concentrez-vous sur une transition à la fois, refaite-la autant de fois que nécessaire, et enregistrez-vous régulièrement pour réécouter le rendu à tête reposée 😉
Puis, passez à la transition suivante, et ainsi de suite…
Quand vous avez fait ce travail pour toutes les transitions de votre set, jouez-le (et enregistrez !) plusieurs fois, et observez le rendu…
Vous constaterez alors que vous avez bien progressé en appliquant cette technique de mix avancée, et que vos efforts en valaient le coup !
Allez, assez parlé, au boulot ! :p