L’idée n’est pas de créer une polémique sur quel est le meilleur matériel de mix : je pense que chaque platine DJ, contrôleur USB ou table de mixage a ses avantages et ses inconvénients…
… et c’est en fonction de ceux-ci qu’on va choisir d’acheter et d’utiliser tel ou tel modèle ou type de matos…
Les pratiques et les besoins varient pour chacun d’entre nous, donc finalement je dirais que le bon matériel DJ c’est celui qui TE convient à TOI, quoi qu’en pensent les autres !
Ceci dit, je vais te partager mon avis sur les systèmes DVS, opinion qui pourra, peut-être, t’éclaircir sur certains points.
Les systèmes DVS, c’est quoi ?
D’abord, une petite définition : DVS = Digital Vinyl System.
En français : un système fonctionnant avec des (faux) disques vinyles, et qui permet de lire / jouer / mixer de la musique en numérique (aux formats WAVE, ou MP3 par exemples).
Comment-est-ce possible ?
En fait, on utilise des faux vinyles qui sont « time-codés », c’est-à-dire que leurs sillons ne sont pas prévus pour émettre de la musique, mais des informations audio-numériques.
Quand un disque time-codé est lu sur une platine vinyle, il envoie des informations comme le sens et la vitesse de lecture au logiciel DJ (Traktor, Serato DJ, Rekordbox DJ ou autre), par l’intermédiaire d’une carte son spéciale DVS.
Le logiciel analyse ces données en temps réel, pour ajuster la lecture du son en interne : quand tu scratches sur le vinyle, tes mouvements sont répercutés dans le logiciel pour entendre le son (numérique) scratché.
En quelque sorte, tes platines vinyles time-codées font office de jog-wheels qu’on trouve habituellement sur des contrôleurs USB.
Remarque : on peut aussi utiliser un système DVS non pas avec des platines vinyles, mais avec des platines CD (des CD time-codés spécifiques sont donc utilisés pour transmettre les informations au logiciel de mix).
L’intérêt des config DVS :
Le gros intérêt de ce type de config c’est de pouvoir exploiter les fonctionnalités uniques et avancées d’un logiciel DJ (loops, effets, CUEs, SYNC…) tout en profitant de l’ergonomie du matériel hardware.
Le toucher du vinyle, par exemple, est apprécié par pas mal de DJ, surtout pour scratcher (le format vinyle reste le plus adapté au scratch, notamment car le diamètre des disques est grand, ce qui permet d’avoir une plus grande aisance et une meilleure précision qu’avec des jog-wheels de contrôleurs DJ, ou de platines CD).
Il est aussi possible d’alterner entre l’utilisation du DVS et de vrais vinyles, étant donné que les platines et la table de mix font déjà parti d’une config vinyle traditionnelle.
Enfin, l’utilisation d’une table de mix DJ en hardware atténue (en partie) les problèmes de latence inhérents à l’informatique…
Si tu veux couper et relancer le volume d’une voie rapidement (en effectuant des cuts secs par exemple, comme on le voit dans le cours n°2 de la formation DJ Padawan) en utilisant un line-fader ou le cross-fader, tu n’auras pas de latence (alors qu’avec les faders d’un contrôleur USB, tu as forcément de la latence, même minime).
Les inconvénients des config DVS :
Encore une fois, ce n’est que mon opinion, mais les config DVS cumulent les problèmes du format vinyle ET des logiciels DJ…
– Lors de mes premiers essais, le signal audio-numérique reçu par le logiciel de mix n’était pas parfaitement propre / précis / fonctionnel (on peut l’affiner, mais bon…).
– Qui dit vinyles dit usure des diamants : si tes diamants ne sont pas en bon état, le signal qu’ils enverront au logiciel de mix sera dégradé.
– Qui dit vinyles dit rumble potentiel (le rumble c’est quand le volume des basses qu’on entend en régie est suffisamment fort pour faire vibrer les platines, donc ça nuit à la lecture des vinyles).
– Qui dit vinyles dit larsen potentiel : quand la cellule de lecture capte le son des enceintes, ce qui va amplifier le signal en créant une boucle sonore dégueulasse…
– Qui dit informatique dit latence (je déteste ça, car j’ai besoin d’être très réactif et précis dans mes techniques de mix. Cela est moins problématique pour d’autres DJ qui sont moins sensibles ou moins gênés par de la latence).
– Qui dit informatique dit défaillances potentielles à prévoir : drivers pas à jour, Windows qui galère, PC qui chauffe trop en soirées, logiciel DJ pas à jour…
L’informatique, c’est bien quand ça marche ! lol
Personnellement, je suis vacciné contre l’utilisation d’un ordinateur pour faire du son en live, j’en ai trop vu planter en soirées (écrans bleus, contrôleur MIDI non reconnu par le PC et ce juste avant de jouer devant des centaines de personnes, système d’exploitation qui freeze donc obligé de fermer le logiciel de son…).
Et c’est valable pour des PC sous Windows, comme pour des MACs (même si ça reste plus fiable), ou encore pour du PC de gamer haut de gamme…
Bref, non merci, je préfère m’éclater sur des platines CD / USB, ou encore sur des (vrais) vinyles !!!
Enfin, dernier point noir à prendre en compte : le coût d’une config DVS, car ça peut revenir plus cher qu’une config hardware vinyle seule, ou qu’un logiciel de mix avec contrôleur USB.
Quel matériel DJ acheter pour mixer sur vinyles time-codés ?
Il te faut 2 choses :
1/ Une config hardware traditionnelle : une paire de platines vinyles (à entraînement direct) + une table de mixage (en 2 voies suffit).
Pour les platines : je te conseille de regarder ce qui se fait chez Reloop.
Pour la table de mix : Pioneer sans hésiter, Rane, ou Denon éventuellement.
2/ Un système DVS : il comprend des vinyles (ou CD) time-codés + le boitier de carte son spécial qui fait l’intermédiaire entre les platines et l’ordi + le logiciel DJ compatible DVS.
Pour ma part, j’ai une config Traktor Scratch Audio A6 de chez Native Instruments (Traktor étant mon logiciel de mix favori).
Pour info : certains constructeurs proposent des tables de mix DJ incluant des contrôles MIDI (pour lancer des CUEs, des loops…), et une carte son intégrée.
En option : tu peux ajouter à ta config un ou des contrôleurs MIDI (très basiques, juste avec quelques boutons) pour placer / lancer des points CUE, des loops ou autres, sans avoir à toucher à l’ordinateur.
Par où commencer pour apprendre à mixer sur vinyles time-codés :
Une fois ton matériel branché et opérationnel, tu peux faire tes premiers pas dans le mix DJ en numérique.
Je suis contre l’utilisation du format MP3 (surtout pour mixer en public !!) car c’est de la merde en terme de qualité audio… mais c’est aussi un manque de respect pour les artistes, producteurs, ingénieurs du son qui ont créé, à l’origine, une œuvre musicale peaufinée dans les moindre détails !
Donc tant que tu peux éviter le MP3 et autres formats audio compressés avec perte de qualité, évite ! 😉
Dès que tu as sous la main tes premiers morceaux prêts à être joués, je t’invite à apprendre le mix DJ dans cet ordre :
1/ Calage tempo (à l’oreille, et ce n’est pas parce que tu es sur logiciel DJ que tu dois utiliser la SYNC, la synchronisation automatique de tempos !! Cette fonctionnalité avancée, tu t’en serviras quand tu maîtriseras déjà bien les bases du DJing ! 😉 ).
2/ Techniques de mix élémentaires pour effectuer tes transitions entres les morceaux, en gérant convenablement les volumes, EQ, gains…
3/ Mix harmonique : pour choisir tes morceaux à enchaîner en fonction de leur tonalité (forcément, quand tu mixes harmoniquement, ça passe tout de suite mieux, c’est plus fluide et plus naturel !).
4/ Mix en public : l’idée c’est d’être à l’aise techniquement quand tu joues devant des gens, et de pouvoir avoir des interactions avec eux.
5/ Organiser des petites soirées : pour pouvoir mixer en public régulièrement, et pour développer un concept qui te permet de partager ta musique en live, même si tu n’as pas de booking pour l’instant.
Ces 5 étapes, on les voit en détails (exercices à l’appui) dans la formation DJ Padawan, spécialement conçue pour les débutants.
Tu vas y trouver les ressources, les explications et les démos dont tu as besoin pour maîtriser facilement les fondamentaux du DJing, et pour être capable de mixer en public en seulement 5 à 6 semaines !
(En partant du principe que tu bosses régulièrement, et que tu appliques mes conseils !)
Clique ici pour voir la présentation de cette formation maintenant…