Le mastering d’un morceau est la toute dernière grande étape à suivre pour le terminer complètement.
Il s’agit de travailler à partir de l’export de votre mixage en une piste unique (le « bounce »).
Un mastering bien fait c’est comme ajouter juste ce qu’il faut en maquillage sur le visage d’une jolie fille pour qu’elle soit resplendissante 🙂
Un mastering mal fait peut, au contraire, clairement dénaturer votre mix (son énergie, ses fréquences, son rendu global ou sur certains passages uniquement…).
Et, dans le pire des cas, le rendu final peut s’avérer complètement FOIREUX par rapport à votre compo d’origine…
Il n’y a pas de formule magique pour assurer un mastering de la même façon à tous les coups : chaque projet doit être traité au cas par cas, sur-mesure.
Voici donc la méthode en 7 étapes que j’applique pour mes bébés.
Je vous partage (presque) l’ensemble des points à travailler, sans rentrer dans les détails (on en reparlera dans d’autres articles et dans des cours de production musicale 😉 ).
Préparez votre mastering :
– Je vous recommande vivement d’utiliser un fichier source dédié dans votre logiciel de M.A.O. pour faire votre mastering !
Ça va simplifier votre façon de bosser (« workflow ») car vous ne vous emmêlez pas les pinceaux avec des traitements qui ont eu lieu lors du mixage.
– Prévoyez au moins un titre de référence, dans le même style musical que le votre, et masterisé par un ingénieur du son professionnel.
– Prévoyez votre bounce (l’export de votre mixage en une piste unique) avec un « headroom » suffisant, c’est-à-dire que les pics de volume devraient monter à maximum -12 dB par exemple.
Check ça aussi, c’est du lourd : Audio Mastering Secrets The Pros Don’t Want You To Know!
Corrigez les erreurs éventuelles de votre mix :
En important votre bounce dans votre fichier de mastering, vous voyez de suite s’il y a des pics de volume occasionnels et excessifs.
Dans ce cas là : corrigez-les en baissant le volume juste à ces endroits (avec des automations), en étant précis et subtil.
Mais cette approche n’est pas la meilleure : le top est de retourner en phase de mixage pour corriger ces pics AVANT d’exporter votre bounce.
De cette façon, vous remaniez le volume non pas sur l’ensemble des instrus, mais uniquement sur la piste concernée 😉
Améliorez le son global :
C’est facultatif (ne le faites que si ça améliore le rendu !) :
– Ajoutez un excitateur d’harmoniques.
– Boostez les basses en particulier en dessous des 60 Hz (les sub-bass).
– Utilisez un EQ pour corriger subtilement les fréquences.
– Améliorez le rendu de la spatialisation.
Gonflez le volume perçu :
L’un des buts les plus important en mastering c’est de produire un son qui sonne le plus fort possible mais sans perdre en qualité.
Vous pouvez donc :
– Utiliser un compresseur multi-bandes pour monter les parties les plus faibles et réduire la dynamique globale (soyez subtil pour ne pas dénaturer le son d’origine !).
– Appliquer du « soft clipping » pour réduire la hauteur des crêtes, afin de gagner potentiellement quelques décibels.
– Utiliser un limiteur plafonné à -0,1 dB maximum afin d’être sûr de ne jamais avoir de volume qui dépasse ce seuil (obligatoire !).
Attention à bien régler tout ça afin de ne pas avoir de saturation audible !
Appliquez les finitions pour clôturer votre mastering :
– Ajoutez un silence de 0,5 seconde au tout début de votre morceau (ça évite que son intro soit « bouffée » par certains lecteurs CD ou MP3).
– Précisez les META informations liées au fichier : nom du morceau, de l’artiste, éventuellement le tempo et la tonalité…
Exportez votre master :
Vous pouvez l’exporter en 3 versions :
– Le « vrai » master en haute définition : WAVE, 96 KHZ, 32 bits.
– La version lisible par tous les lecteurs et platines CD : WAVE, 44.1 Khz, 16 bits.
– La version compressée pour diffuser sur le web : MP3, 320 Kbits/s.
Testez le rendu de votre mastering :
Quand vous avez fini vos exports, ça veut dire que vous avez POTENTIELLEMENT terminé votre mastering…
Enfin presque : déjà, comparez le rendu à celui de votre titre de référence (masterisé par un pro), et testez-le sur différents supports (écouteurs, enceintes de monitoring, dans une voiture…).
Si c’est OK : avant d’envoyer votre bébé à vos potes, à des labels ou sur votre Soundcloud, laissez décanter ça quelques jours…
Attendez 3 jours avant de réécouter votre master, en l’oubliant complètement…
L’idée c’est de le réécouter à tête reposée, avec une oreille neuve, pour prendre du recul sur votre travail et sur son rendu final.
Si c’est concluant et que vous êtes satisfait : vous pouvez considérer votre bébé comme validé, et vous pouvez l’envoyer à toute la Terre 🙂
Sinon, repérez ce qui ne va pas : trop de compression ? Mauvais rendu en stéréo ? Un creux dans certaines fréquences ? …
Et remettez-vous au travail pour corriger ça…
Le mastering c’est du boulot, ça demande de la patience, de l’expérience et de la persévérance !
Vous n’imaginez pas à quel point j’ai pu me prendre la tête là-dessus ces dernières années…
J’ai du remasterisé certains morceaux non satisfaisants, et c’est tellement frustrant !!! …
Mais ça vaut le coup d’y passer le temps nécessaire, car quand le rendu est bon, vous êtes fier de vous, et c’est tout ce que je vous souhaite 🙂
Bon courage !