Composer des morceaux (ou des séquences de live), ça peut prendre beaucoup de temps…
Je sais pas pour toi, mais pour moi ça me prend facilement 40 heures de taf juste pour la compo (hors sound design / mixage / mastering) d’une track !
Du coup, on cherche à optimiser à mort notre façon de bosser, pour aller plus vite tout en évitant de perdre en qualité finale !
Je voudrais donc te partager les avantages et inconvénients de deux approches concernant la construction de tes arrangements :
La première approche pour tes arrangements :
En me penchant sur pas mal de compos, j’ai noté 2 « modes » bien distincts de créer les arrangements :
Mode 1 : composer en « racontant une histoire « du début à la fin du morceau.
=> On fait évoluer la compo tout au long de l’arrangement.
Du coup, on peut très bien avoir une mélodie ou d’autres éléments importants (comme des leads, voire même une ligne de basse…) qui sont différents entre la première et la deuxième moitié de la track…
La mélo peut être déclinée soit sur d’autres notes, soit en gardant les mêmes notes mais en étant jouée sur un autre instru / VST par exemples (ça, on en parle en détails ici).
Cette façon de composer est essentielle dans des styles autres que de la musique électronique : si des paroles sont chantées, on les fait changer / évoluer de couplet en couplet ( ! ).
Imagine si, dans une chanson de rap, le chanteur redirait exactement la même chose dans les couplets de la première partie de la track et dans sa deuxième partie…
Ça n’aurait pas de sens !
(Ça paraît évident, tu vas comprendre dans une minute pourquoi je dis ça…).
Quelque soit ton style musical, tu peux très bien composer de cette manière, que ta track soit destinée à être mixée par des DJ ou pas.
Bien sûr, faire évoluer tes instrus tout au long d’une track de 4 minutes ou plus, c’est du boulot (et donc ça prend du temps !)…
Sans oublier qu’il faut que ça reste joli mais aussi cohérent dans la compo globale !
Exemple de track qui évolue du début à la fin :
La deuxième approche pour tes arrangements :
Il y a une autre façon de faire qui est plus rapide… C’est presque un « hack » :
Mode 2 : composer en dupliquant la première moitié du morceau.
=> Là, on compose un arrangement qui fera la moitié de la track, disons par exemple sur une durée de 3 minutes.
Ce « demi-arrangement » intègre tous les ingrédients d’une compo habituelle : intro, breaks, build-ups…
Lorsque tu as composé une bonne base en mode « demi-arrangement », tu fais copier / coller pour avoir cette base étalée sur 2 fois plus de temps (6 minutes dans notre exemple).
Tu obtiens donc une base d’arrangement global, que tu peux ensuite peaufiner :
– apporter de légères variations aux breaks et / ou aux drops entre la première et la deuxième moitié du morceau,
– ajouter / modifier des traitements sur des pistes (delay, reverb, flanger…) uniquement dans la 2ème moitié de la track,
– ajouter / changer des sons « secondaires » (comme des FX) uniquement dans la 2ème partie…
Tu vois l’idée ?
Cette approche te permet donc de composer bien plus vite que si tu devais bosser en mode « raconter une histoire du début à la fin » !
Alors, maintenant, tu te dis peut-être : « OK YannOO, c’est bien beau tout ça, mais ce mode 2 en copier / coller c’est de la triche, et surtout ça rend la track moins bien, moins intéressante… » ?
Voici pourquoi ça peut ne PAS poser de problème du tout :
si ta track est créée dans le but d’être mixée par des DJ (comme c’est le cas dans la grande majorité des tracks en EDM), dis-toi bien qu’aucun DJ ne va la jouer dans son intégralité…
Sur une track de 6 minutes par exemple, un DJ ne va jouer que 2 à 3 minutes de ta track en général (ça peut être plus ou moins suivant les circonstances, mais c’est pour faire simple)…
Du coup, les auditeurs n’entendront PAS qu’il s’agit d’un motif dupliqué entre la première et la deuxième moitié de la track ! ^^
Donc, si ton son est bon, y’a aucun souci à fonctionner comme ça !
Si ça te permet de gagner du temps, et donc de sortir plus de tracks sur une période d’un an par exemple, why not ?!! ^^
Exemple d’une track construite plus ou moins de cette façon (attention : ça ne retire en rien la qualité de la prod, il s’agit d’un titre que j’ai mixé pas mal de fois, et d’un artiste que j’adore !!) :
Conclusion sur la construction des arrangements :
Il n’y a pas une meilleure façon que l’autre de composer des morceaux…
En fait, je dirai qu’il est important d’avoir en tête le but de ta track AVANT de la commencer : sera-t-elle écoutée entièrement par les auditeurs (comme on écoute des chansons de Pop music ou de rap), OU sera-t-elle plus souvent intégrée dans un set DJ ?
Pour ma part, je n’hésite pas à fonctionner en « copier / coller », mais en suivant une méthodologie particulière (que j’explique en détails dans la formation « Tes Morceaux Séquencés et STRUCTURÉS COMME UN PRO »).
Cette méthode de travail permet de bosser assez rapidement tout en gardant la flexibilité qu’on a besoin si on veut faire évoluer la track du début à la fin…
Je bosse comme ça depuis des années sur mes dernières tracks Hardtek prévues pour être mixées…
Alors que, pour certaines tracks, je vais vraiment plus travailler l’évolution et les variations, notamment dans des longues intros…
… comme pour « Ascension Chamanique Extended » qui est une track prévue pour être jouée en intro de set DJ (et donc ne PAS être mixée sur son début)…
Allez, au boulot ! 😀