Le terme « sidechain » c’est le mot technique pour dire qu’un paramètre (comme le volume, la compression…) est déclenché en réaction à un signal externe.
L’application classique qu’on retrouve dans différents styles de Techno (comme l’Electro, le Tribecore…) c’est de gérer le volume de la ligne de basse « en sidechain sur le kick ».
C’est-à-dire que le volume de la ligne de basse monte quand celui du kick descend, de manière automatisée.
Et on peut alors facilement créer un effet de « pompage » entre ces deux instrus, ce qui peut carrément changer le rendu du couple kick / ligne de basse.
L’intérêt de cette technique c’est d’éviter un chevauchement trop important entre ces instrus, afin que leurs fréquences ne soient pas en conflit.
Votre couple kick / basse « respire » mieux : quand le kick frappe, on n’entend pas du tout (ou juste un peu suivant le réglage) la ligne de basse, et vice-versa.
Vous pouvez appliquer cet « effet sidechain » sur du volume, de la compression, pourquoi pas de la reverb ou encore de la distorsion…
Et vous pouvez l’appliquer sur d’autres instrus comme des nappes mélodiques (des sons « en longueur » genre orchestral / pad / violons…), afin de valoriser davantage l’impact du kick 😉
Voici donc 4 moyens d’appliquer cette technique pour vos productions musicales :
Utiliser l’option sidechain incluse dans le VST :
Sur certains VST (les plugins d’instruments ou d’effets qui s’intègrent à votre logiciel de studio virtuel), l’option « sidechain » est disponible.
C’est le cas en particulier pour des compresseurs ou des limiteurs.
Quand cette option est activée, vous devez préciser la source du signal (la piste de kick par exemple) qui va déclencher le paramètre (comme le volume du compresseur de la ligne de basse).
C’est un moyen facile et rapide à mettre en place, par contre vous n’avez pas beaucoup de possibilités pour régler votre effet sidechain.
Et l’autre gros inconvénient c’est que vous ne pouvez pas l’appliquer à des VST qui ne proposent pas l’option sidechain :-/
La technique du « peak controller » :
Là, vous allez mettre en place votre propre système de détection de seuil de volume, afin de pouvoir actionner ce que vous voulez, automatiquement.
Exemple : à chaque fois que le volume du kick atteint (ou dépasse) – 5 dB, alors le volume de la ligne de basse descend à – 15 dB.
Pour cela, dans FL Studio vous allez utiliser le VST « Fruity peak controller » sur la piste du kick dans le mixer.
Sur la piste de la ligne de basse, sur le fader de volume faites click droit -> « Link to controller » (dans « Remote control »).
Puis, dans « Internal controller » attribuez le « Peak » du kick comme signal déclencheur.
Vous voyez alors le fader de volume de la basse qui monte et qui descend automatiquement en réaction au volume du kick.
Réglez alors les paramètres du peak controller (tension, volume, base…) pour calibrer votre effet aux petits oignons 😉
Cette technique fonctionne relativement bien, et elle vous laisse pas mal de flexibilité pour ajuster votre effet.
Par contre c’est chiant à gérer quand votre signal source (le kick) n’est plus joué, car la basse continue quand même d’être affectée par le sidechain…
Créer l’effet de pompage avec un VST de volume :
Certains VST vous permettent de jouer avec le volume d’un instru sur chaque temps, chaque demi-temps, chaque 2 temps, chaque 4 temps…
Vous pouvez alors faire varier le volume de votre ligne de basse facilement, et avec précision si vous avez la possibilité de « dessiner » la courbe de volume au sein même du VST.
C’est le cas par exemple avec le VST « Gross Beat » (bouuuuuuuh le gros mot ! 🙂 ) inclus dans FL Studio (notamment avec son preset « Sidechain »).
Vous pouvez alors laisser ce VST activé par défaut tout le temps dans votre morceau, et le désactiver de temps en temps si nécessaire avec une automation 😉
L’automation sur chaque temps musical :
Enfin, voici ma technique préférée, celle que j’utilise systématiquement…
Ce n’est pas la plus pratique à utiliser, mais c’est clairement celle qui vous apportera la plus grande flexibilité, et la plus grande précision pour vos effets sidechain !
Il s’agit de créer une automation de ce que vous voulez (par exemple de volume sur la piste de ligne de basse) sur une durée de 1 temps musical.
Puis, vous allez dupliquer cette automation sur tous les temps musicaux de votre compo, lorsque c’est nécessaire, par exemple à chaque fois qu’une note de basse est jouée…
On est vraiment dans du sur-mesure, vous pouvez régler votre automation exactement comme vous le voulez, au millimètre près (j’aime faire dans le détail !) 🙂
L’inconvénient de cette technique c’est qu’il faut gérer (dupliquer, supprimer où c’est nécessaire…) cette automation sur l’ensemble de votre morceau.
Mais ça vaut vraiment le coup de l’essayer !
Je vous montrerais comment bien exploiter cette approche dans des cours de production musicale, et tout ce qu’on peut faire avec… 😉