Si vous composez vos morceaux et / ou vos lives sur ordinateur (dans un « DAW », Digital Audio Workstation, un logiciel de studio virtuel comme Ableton Live, Cubase…) comme c’est le cas pour la plupart d’entre nous, vous êtes dépendant de sa puissance pour travailler dans de bonnes conditions.
Lorsqu’il galère, lorsqu’il « rame », vous sentez qu’il y a de la latence, c’est-à-dire un temps de retard dû au temps nécessaire pour le traitement du son.
Bien sûr, changer d’ordinateur ou faire évoluer ses composants (RAM, disques durs, processeurs…) est un moyen d’obtenir de meilleurs résultats.
Mais vous devriez aussi (et surtout !) adopter certaines bonnes pratiques qui « ne coûtent rien », et qui sont applicables immédiatement.
En voici 4 :
Optimisez votre ordinateur pour la production musicale :
Quelques soient la puissance et le modèle de votre PC ou de votre MAC, vous pouvez sans doute améliorer ses performances.
Lorsqu’ils sortent d’usine, les ordinateurs sont réglés pour vous offrir une ergonomie agréable, des jolis designs au niveau de l’interface, et ils fournissent pas mal de petites applications inutiles.
Allez dans les réglages de votre système d’exploitation, et optimisez tout pour les performances (contrairement à l’apparence), quitte à avoir une interface moche.
Désinstallez tout ce qui ne vous est pas indispensable (petits jeux débiles, logiciels que vous n’utilisez plus…).
Supprimez le maximum de fichiers de votre disque dur interne afin de l’alléger, et transférez le maximum de données inutiles pour faire du son vers un disque dur externe.
Prenez l’habitude de faire une « révision » régulièrement, par exemple tous les 3 mois : nettoyage des disques durs, défragmentation, analyses antivirus / antispyware complètes, sauvegarde des données liées à la musique…
Check ça aussi, c’est du lourd : Les Sample Rates (Taux d’Échantillonnage) en MAO (44,1 KHz vs 48 KHz vs 88,2 KHz vs 96 KHz vs Autres)
Réglez la mémoire tampon :
Dans votre logiciel de production musicale, vous avez probablement une mémoire tampon (« Buffer ») qui est réglable.
Dans FL Studio par exemple, allez dans « Settings » (F10), onglet « Audio », et vous voyez un bouton « Buffer length ».
Il vous permet de modifier la « taille » de cette mémoire tampon.
Pour l’ajuster : réglez-la assez basse pour commencer.
Puis, lisez votre morceau :
> Si la lecture est instantanée et que ça ne rame pas, c’est top : gardez ce réglage.
> Si la lecture n’est pas fluide, que ça rame et / ou que ça saute : augmentez un peu la taille de la mémoire tampon, puis réessayez…
L’idée c’est de trouver le bon compromis dans ce réglage, compromis qui dépend de la puissance de votre ordinateur, de la façon dont vous bossez (de manière plus ou moins « gourmande » en ressources processeur), et des VST utilisés (générateurs, effets…).
Fractionnez votre « workflow » :
Ne créez pas l’intégralité de votre live ou de votre morceau dans un seul fichier !
J’ai longtemps fais cette erreur en me disant que « ça centralise tout », et que donc ça permet de tout modifier (instrus, effets, arrangement…) à tout moment.
Le problème c’est que votre fichier devient extrêmement lourd, et gourmand en ressources processeur.
Lire un sample (ou un fichier audio de manière générale) est beaucoup moins gourmand à gérer que générer un son (un kick avec une boîte à rythmes, une mélodie avec des synthés, un FX avec un générateur…).
Idem pour les effets (echo, reverb, distortion, compression…) qui demandent au processeur de fournir encore des efforts…
Plus vous l’épargnez, moins vous aurez de latence !
C’est pourquoi vous devriez fractionner votre « workflow » (votre façon de travailler) en plusieurs étapes distinctes, avec leurs fichiers source dédiés, et faire des exports audio entre chaque.
Par exemple :
1/ Sound design : création des instruments de batterie, FX, voix…
2/ Arrangement : séquençage des pistes instrumentales tout au long du morceau.
3/ Mixage : optimisation des pistes instrumentales groupées.
4/ Mastering : peaufinage final.
Mutualisez vos traitements sonores :
Autant que vous pouvez le faire, assignez plusieurs instruments vers le même traitement (compression, reverb, delay…), plutôt que de dupliquer ce traitement.
Par exemple, si vous voulez appliquer un filtre coupe-bas à 40 Hz à votre mélodie, à votre snare et à votre hit hat, n’utilisez qu’un seul EQ commun, plutôt qu’un EQ sur chaque piste.
Pour y parvenir : créez une piste dédiée à cet EQ dans votre mixer, routez les trois instruments vers cette piste, puis routez cette piste EQ vers la piste master 😉
Vous voyez le principe ?
Cette astuce est souvent utilisée pour appliquer une réverb commune à plusieurs instrus mélodiques par exemple.