La première chose que vous devriez savoir à propos des effets en DJing c’est qu’il faut faire attention de ne pas en abuser…
Et c’est malheureusement une erreur courante, aussi bien chez les débutants qui découvrent comment mixer leurs premiers titres que chez des DJs plus confirmés.
Voici quelques bonnes pratiques pour utiliser les effets à bon escient :
Comment mixer sans pourrir votre set avec des effets
Pour clarifier les choses, dans cet article quand je parle d’effet, il s’agit des traitements que vous pouvez appliquer à votre son à tout moment sur 1 ou plusieurs voies.
Par exemples : rajouter du flanger, de l’echo, de la réverbération ou encore un « roll »…
Ces types de traitements sonores sont disponibles dans votre logiciel de mix (Traktor, Virtual DJ, Serato DJ…), via un boîtier d’effets externe (comme un Kaoss Pad de chez Korg par exemple), ou encore sur certaines tables de mixage.
Il ne s’agit donc pas de techniques de mix comme un motor-off, un wool-up ou des « cuts » aux faders.
Avant de voir comment mixer avec des effets pour en faire quelque chose de constructif et d’intéressant, je vous recommande clairement de maîtriser le mix sans effet !
(Le potentiel créatif est déjà assez riche comme ça !) 😉
C’est-à-dire que vous devez déjà être capable de tenir un set complet et de faire danser votre public sans problème sans utiliser aucun effet.
Juste en vous servant des techniques DJ de base.
Et en vous concentrant sur des aspects bien plus importants comme le bon choix des titres, la précision des calages tempo, ou encore la fluidité lors des transitions.
Le problème avec les logiciels comme Traktor c’est que vous avez une énorme quantité d’effets à disposition, et que vous pouvez être trop facilement tenté de les utiliser sans bien connaître leur fonctionnement !
Cette erreur est classique chez les DJs débutants, et elle les détourne trop souvent de ce qui est primordial à maîtriser en premier lieu, dommage :-/
N’utilisez pas d’effet pour utiliser des effets ou pour montrer à votre public que vous êtes utiles derrière les platines (!), vous avez plus de chances de pourrir votre son que de l’améliorer !
Les auditeurs captent les surcharges d’effets, ça fatigue et ça lasse rapidement (surtout si c’est pour masquer des transitions douteuses)…
Check ça aussi, c’est du lourd : Comment mixer avec une installation optimale chez toi
Comment mixer en utilisant des effets de manière pertinente
Une fois que vous savez comment mixer correctement sans effet, vous pouvez commencer à en inclure dans vos sets avec parcimonie !
Au lieu de surcharger vos titres et vos transitions d’effets abusifs, sélectionnez judicieusement et intelligemment les moments et les passages sur lesquels les appliquer.
Une bonne règle à garder en tête : dans le doute, abstenez-vous 😉
Si le compositeur n’a pas placé de delay à tel endroit, c’est sans doute qu’il y a une bonne raison ^^
L’idée c’est de valoriser vos ajouts d’effets pour que ça apporte quelque chose d’intéressant et d’utile par rapport aux titres d’origine !
Pour cela, vous devez bien connaître chaque effet potentiellement utilisable, comment il fonctionne, et à quel usage il est destiné à l’origine.
Certains traitements fonctionnent bien sur certains instruments ou passages, et donnent un rendu exécrable sur d’autres.
Si vous mettez une reverb profonde sur un passage rythmique, ça risque de le dénaturer et ce n’est pas un traitement « justifié » pour ces instruments. Le rendu sera sans doute foireux !
Par contre une belle reverb sur un passage vocal peut déjà être plus ingénieux, par exemple pour mettre la voix en avant, pour lui donner de la valeur.
Essayez de vous mettre à la place du compositeur : qu’est-ce qu’il aurait fait pour mieux mixer son titre s’il était derrière les platines ? Est-ce qu’il aurait appliqué un « beat repeat » en fin de boucle pour relancer l’intérêt ? Un echo sur un solo de synthé ? …
Une fois que vous savez comment mixer en utilisant le bon effet au bon moment, il vous reste à savoir le paramétrer correctement.
Faites en sorte d’éviter les conflits dans les fréquences basses (ou même dans les autres plages de fréquences).
Évitez d’obtenir toute forme de saturation ou de distorsion dégueulasse.
Apprenez à bien jauger la puissance de l’effet à appliquer pour qu’on l’entende bien mais sans que ça ne soit trop poussé…